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Rencontre avec l’ORL Dr Guy Tropper

Rencontre avec l’ORL Dr Guy Tropper

Quels sont les signes précurseurs d’une perte auditive?

L’entourage s’en rend compte souvent en premier. Le volume de la TV est anormalement élevé. On trouve que certaines personnes (selon le type de perte auditive) ne parlent pas assez clairement ou assez fort. Ce faisant, ils obligent leur entourage à répéter et ont de plus en plus de difficulté à participer aux conversations de groupe. De plus, les personnes ont de la difficulté à supporter des endroits bruyants et ressentent une fatigue en fin de journée à cause de l’effort d’attention qu’ils ont déployés durant la journée.

Quelles sont les causes de la perte auditive?

Il en existe plusieurs causes, mais les plus communes sont la dégénérescence naturelle des cellules ciliés de la cochlée liée à l’âge et une exposition prolongée aux bruits, souvent rencontrée chez les travailleurs dans le bruit. Les patients ayant subit une perforation du tympan, des otites à répétition, un diagnostic d’otospongiose ou autres infections sont également à risque.

Comme il est reconnu que la perte auditive débute aux alentours de 55 ans, tout comme la perte visuelle, comment se fait-il qu’il y ait si peu de gens qui portent des appareils auditifs?

Il n’y a malheureusement pas assez de prévention et d’information structurée concernant l’audition. Les gens ne vont pas consulter pour des tests d’audition tout simplement parce qu’ils ne sont pas au courant.

Que conseillez-vous à vos patients?

De venir consulter un ORL et de passer un test d’audition avec un professionnel de l’audition. Il est également important de protéger notre audition, en limitant les niveaux sonores auxquels nous écoutons de la musique ou la télévision, par exemple. Le port de bouchons ou d’une coquille anti-bruit lors d’un travail bruyant est également recommandé.

Quelles sont les démarches à suivre?

Si le dépistage et la consultation indiquent une perte auditive, le patient se voit prescrire un appareillage auditif et doit consulter un audioprothésiste pour le choix d’un appareil le mieux adapté à ses besoins. Dans le cas où la perte atteint un certain degré (35% environ), le patient peut consulter un audiologiste dans le but de faire défrayer l’appareillage par la RAMQ (1 ou 2 appareils payés, selon les cas). Dans le cas ou la surdité est liée au travail, l’ORL ouvre un dossier à la CSST. Une fois accepté, il pourra consulter ces mêmes spécialistes en audition afin de se faire appareiller. Les appareils sont alors généralement pris en charge par la CSST.

Que pensez-vous de l’appareil auditif? Est-ce la bonne solution?

Les appareils auditifs ont fait énormément de progrès. Ils sont de plus en plus performants et de plus en plus discrets. Si les deux oreilles sont affectées, il devient préférable d’en porter deux puisqu’ils permettent de stimuler le cortex auditif et de maintenir la capacité du cerveau a comprendre l’information. 

Que pourrait engendrer la perte auditive si celle-ci n’est pas prise en charge?

Il est important de ne pas prendre une perte auditive à la légère, car plus on attend et plus la compréhension aura tendance à se détériorer. À tel point, qu’elle ne puisse vraiment récupérer, même avec un appareil auditif. Une perte auditive peut également engendrer des difficultés à échanger avec nos proches, perturber l’interprétation lors d’une conversation, engendrer l’isolement social et affecter la cognition, syndrome central de la maladie d’alzheimer ou diverses formes de démence.

test auditif, dépistage, audioprothésiste

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